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Le début de l'aventure...



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Février 2022....la Covid continue sa route et perturbe encore nos vies... Les enfants sont impactés par ces perturbations... Notamment mes enfants. Notamment ma petite cocotte... Elle a besoin de gagner en confiance personnelle, d'être fière d'elle et de travailler sa grande timidité. Aussi, je lui propose de participer à une journée spéciale : *la Grande Journée des Petits Entrepreneurs*. C'est une journée de vente, à grandeur du Québec, qui est réservée exclusivement au moins de 18 ans. Durant cette journée, les jeunes peuvent faire connaître leurs produits, créations, idées, goûter au travail d'entreprenariat. Ma cocotte a peur, mais adore l'idée en même temps. Mais il faut un projet. C'est une artiste dans l'âme et c'est naturellement qu'elle choisit la création. Elle souhaite que ce soit un projet commun dans lequel je l'épaule, le problème étant que je ne suis pas une artiste du tout, bien au contraire... Totalement nulle en dessin, peinture, etc.... Il faut donc trouver quelque chose où je peux l'aider. Tiens, les bracelets de perles, ça peut marcher ! Je peux m'en sortir !!

Aussitôt, nous commandons 3 boîtes : des perles en argiles polymères aux couleurs pétillantes, des perles de lave multicolores que nous trouvons jolies et des breloques pour agrémenter nos bijoux.

Nous regardons des tutos... Par où commencer, quelle est la technique de base pour faire un bracelet vendable :)

Le premier, le deuxième, le troisième... tout s'enchaîne.... nous commandons d'autres perles... en verre, en acrylique... Ça y est, je suis tombée dedans, je suis mordue. J'ai toujours aimé la création, mais je n'ai jamais eu de talent. Je dirais que je suis maladroite et malhabile ! Mais là, ce n'est pas grave.... Quand tu casses le fil, et bien tu recommences.... La disposition des perles du bracelet ne te plaît pas, tu recommences... Tu as fait tomber tes perles et elles roulent partout, tu les cherches... c'est un travail de patience, mais à la fin tu as un résultat, quelque chose de concret, que tu peux porter. Et le bonus, c'est que je retrouve mon âme d'enfant : cette petite fille qui adorait jouer dans le coffre à bijoux (en toc !) de sa grand-mère.

Je ne me suis jamais considérée comme une passionnée, bien au contraire : je suis très terre à terre, raisonnable, sage. Je porte toujours les mêmes bijoux depuis plus de 20 ans : des petites créoles facetées en or, aux oreilles, 2 gourmettes en or au bras et 1 chaîne en or au cou. C'est discret, classique, ça me correspond. Mais dans ce monde des perles, je découvre les couleurs, la variété, la brillance.

Ma cocotte et moi enchaînons les créations. Nous passons des heures à confectionner les bracelets. Elle s'occupe des bracelets pour enfants et je l'aide avec ceux pour adultes. Nous regardons d'autres tutos pour nous améliorer. Nous testons tous les matériaux que nous achetons pour tester leur résistance (on se prend au jeu du créateur qui souhaite offrir de la qualité à ses clients). Nous nous rendons compte que les accessoires en alliage sont une catastrophe : ça ternit en 24h autour du bras.... en laissant une belle marque noire sur la peau. Non, ce n'est pas ce que nous voulons. Alors, on achète de l'acier inoxydable et là, ça marche ! Les tests de résistance sur notre peau sont réussis (bon, on va avouer que certains produits en inox n'ont certainement d'inox que le nom et on se fait avoir de temps en temps mais bon, c'est le jeu ma pauvre Lucette !).

De Février à mai, nous avons passé des heures, assises dans la salle à manger, à créer, à penser aux clients : ce qu'il pourraient aimer, comment leur faire plaisir, offrir de la variété en taille, en couleur, en modèles.

Moi je me suis totalement prise au jeu ,mais c'est le projet de ma cocotte. Ca nous permet de passer du temps de qualité ensemble, mais aussi d'apprendre un petit peu ce qu'est l'entreprenariat. Car début juin, c'est la fameuse vente des Petits Entrepreneurs. Il faut donc créer un logo (je suis la main qui va exécuter les demandes de cocotte sur l'ordi). Il faut une page Facebook. Il faut lui faire de la pub comme on peut. Elle choisit un petit nom pour son entreprise d'un jour : *Mademoiselle d'Amour et compagnie*. Elle dit tout le temps : *Moi je suis Mademoiselle d'Amour et toi tu es compagnie.... tu m'aides mais c'est moi la boss !*. Et ça me va, parce que ce projet, c'est pour elle. Et comme j'aime mêler l'utile à l'agréable, redonner un peu de notre chance, je lui propose de partager les profits qu'elle gagnera lors de sa vente avec une association de son choix. La journée de la vente est enfin arrivée. Nous nous sommes installées devant la maison. Nous avions préprarée une petite caisse avec de la monnaie (que mon fils a choisi de gérer). Il a fallait sortir de notre coquille de timidité pour saluer les passants, les inviter à regarder les créations de cocotte et l'aider à soutenir en même temps l'association de son choix. Nous avons même arrêter des policiers qui faisaient leur tournée. Très gentillement, ils lui ont acheté 2 bracelets. Le premier client de la journée était une belle surprise : un prof de l'école est venu accompagné de ses enfants. Cette journée a été riche en émotions. Il a fallut accepter les gens qui ne s'arrêtaient pas ou s'arrêtaient mais repartaient sans acheter et continuer à garder le sourire. On a réalisé qu'il fallait beaucoup de visites pour concrétiser quelques ventes. Mais ma cocotte a aussi reçu de si gentils encouragements, de si doux commentaires. Malgré le vent qui renversait sans cesse les présentoirs, malgré le soleil qui nous donnait envie de se rafraîchir dans la maison, malgré les longs moments sans clients, l'expérience a été merveilleuse. Ma cocotte a adoré sa journée. Peu à peu, elle s'est détendue, à oser parler aux gens, leur a expliqué sa démarche, son processus de création. Nous avons parlé avec d'autres jeunes entrepreneurs qui ont aussi vécu une chouette journée.

Et la journée c'est finie... le projet d'un jour aussi... Mais là, on fait quoi ? Il nous reste du stock et en plus, on aime ces moments de créations ! Alors, nous avons choisit de prolonger l'expérience jusqu'à la fin de l'été. Ma cocotte avait choisir de redonner 50% de ses profits à la Fondation des Centres Jeunesse de la Montérégie. Une travailleuse sociale l'a emmener à la Direction de la Protection de la Jeunesse pour vendre ses créations là-bas, puis elle l'a emmener à la Fondation du Centre Jeunesse pour finaliser la belle expérience et remettre son don à cette organisme. Mais cela n'a pas suffit

à nous rassasier : l'école reprenait, le temps nous manquait mais nous avions un nouveau but : les marchés de Noël ! Nous nous sommes inscrits à 2 marchés de Noël dans la ville pour permettre à cocotte de continuer sa démarche d'entreprenariat et de soutien de son organisme. Honnêtement, ce n'était pas facile. C'est beaucoup de temps investit, beaucoup d'énergie aussi. Et nous avons apprit à la dure que la réussite se mérite.. Il n'y a pas de baguette magique. Il faut travailler, être patient, souriant, faire preuve d'humilité, de gentillesse et de chaleur humaine. La concurrence est rude dans les marchés et les gens ne sont pas toujours si bienveillant que ça. Ma cocotte a beaucoup apprit et j'ai beaucoup apprit aussi...

Janvier est arrivé. Oui, Cocotte voulait absolument se réinscrire à la nouvelle édition de la Grande Journée des Petits Entrepreneurs... Mais moi, là-dedans ? Moi, je suis tombée en amour avec les perles et la création de bijoux. Pour la première fois de ma vie, j'ai développé une passion. Et cette passion me permet aussi de me retrouver, de m'apaiser. Et c'est bien beau de donner des conseils aux enfants, mais c'est bien mieux de leur montrer l'exemple. Je suis discrète, peureuse, timide. Je me donne à 100% pour les autres, mais moi, que fais-je pour moi, pour m'épanouir, pour progresser, pour me réaliser, pour m'aider à gagner de la confiance, pour me sortir de ma zone de confort ? Janvier 2023, c'est un saut de le vide pour une peureuse... et en même temps, c'est si facile de se lancer... Registaire des entreprises du Québec : tu vas sur Google, tu cherches ce site et tu t'inscris... Ça va paraître ridicule pour bien du monde, mais pour moi, c'était stressant. Mais aussi ô combien satisfaisant : j'ai fait ce pas que je n'osais pas faire : me faire confiance et devenir travailleuse autonome. Trouver un nom d'entreprise, se faire un logo.... tout ça, c'est la partie fun et excitante. Et surtout c'est facile ! Mais il faut créer son site internet (bon, ça aussi c'est pas trop difficile... long, très long, mais pas trop difficile). Il faut créer, prendre des photos, retoucher les photos, gérer l'inventaire de la boutique, remplir les fiches de chaque articles. Cela rend le projet concret, mais ça ne suffit pas. Maintenant, il faut vendre... et comment faire ? Il faut se faire connaître. Et c'est la partie la plus dure pour une timide : il faut oser démarcher (je ne suis toujours pas bonne là-dedans et il faut que je me force car ce n'est pas du tout un naturel pour moi). Étrangement, je pensais que demander à mes amis de Facebook de partager sur leur compte ma petite entreprise serait une étape pas si difficile. Mais demander ce service à été compliqué pour moi. J'adore aider mais demander de l'aide est plus difficile par contre. Pas du tout par fierté. Non, c'est surtout par peur de déranger.

Là encore, c'est sortir de ma zone de confort et c'est un passage obligatoire. Il faut utiliser nos ressources, et les outils d'aujourd'hui. Il faut savoir se faire violence. Si tu savais combien je suis timide et combien tout cela m'a coûté et va me coûté encore... Mais je sais que le bénéfice personnel sera grand.

J'aimerais réussir ma petite entreprise. Je ne souhaite pas vendre des mille et des cents, mais j'aimerais réussir à développer une petite clientèle fidèle et rentrer dans mon investissement (si tu veux avoir de la variété à offrir et avoir de la qualité, l'investissement monétaire est quand même important quand tu débutes). Et puis, j'ai envie d'être fière de moi, j'ai envie de montrer aux enfants une autre image de leur mère, de montrer à mon mari que je peux aussi être une entrepreneure.

Je suis encore dans les débuts. J'apprend beaucoup, je prend des cours pour développer d'autres techniques afin de me professionnaliser. Je fais des bagues, des bracelets, des boucles d'oreilles, des broches.... Et je les portes ! Mes petites créoles en or sont au fond de ma boîte à bijoux. Le hasard a fait que ma chaîne en or et mes 2 gourmettes se sont cassées d'usure.... Certes, je peux les faire réparer. Mais je me fais plaisir en osant plus de fantaisie, moins de classicisme, plus de couleurs. Là aussi, c'est un effort car pour une personne timide, tout changement n'est pas facile. Je n'aime pas être le centre d'intérêt ou attirer le regard. Je suis beaucoup plus confortable d'être la personne au milieu des autres, celle qu'on ne voit pas. il n'y a qu'un timide pour comprendre combien c'est dur de prendre sa photo et e la mettre sur son site. Et puis récemment, j'ai franchi le cap de faire des vidéos pour aider ma petite entreprise à se faire connaître. Ca me coûte énormément, mais c'est aussi libérateur. Et c'est aussi ce que je souhaite transmettre à mes enfants : le chemin n'est pas facile, mais il en vaut toujours la peine car il conduit à l'épanouissement. On n'a qu'une vie, autant faire ce qu'on aime et qui nous anime. J'ai découvert sur le tard que je pouvais créer et que je pouvais être heureuse là-dedans. Je souhaite à tout le monde de ce découvrir une passion. Même si j'étais très heureuse avant, il me manquait quelque chose, il me manquait un objectif personnel et un exutoire. Maintenant, la réussite dépendra de la chance mais aussi de mon travail et de ma capacité à me dépasser :) et sais-tu quoi ? Pour la première fois, je me donne une chance de croire en moi !


Vive les perles, vive ma nouvelle aventure, vive la vie !!!



Nolwenn


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